Dans la première moitié du XIVème siècle, le mariage de l’héritière des Rudel avec Guillaume Amanieu de Madaillan fait passer la seigneurie dans cette famille originaire de l’Agenais, en faisant ainsi un pilier de la domination anglaise en Guyenne. C’est à Guillaume Amanieu que l’on doit l’essentiel des fortifications du château, pour faire face aux menaces de la guerre de Cent Ans.
En 1377, le château est investi par les Français et notamment par Bertrand Du Guesclin, mais les Madaillan le récupèrent peu après. Le petit-fils de Guillaume Amanieu , également seigneur de Lesparre, est maire de Bordeaux de 1404 à 1408. N’ayant pas de descendance, ses biens sont réintégrés au domaine royal anglais de 1417 à 1437.
A cette date vivait en Guyenne un certain Bernard Angevin, favori du roi d’Angleterre Henri VI, qui lui confia les seigneuries de Rauzan, Lesparre et Blasimon. Anobli en 1445, il reçoit un blason qui est toujours celui de Rauzan. Il participe aux négociations des traités de paix mettant fin au conflit franco-anglais, puis profite du calme revenu pour restaurer le château dans un style Gothique tardif/pré-Renaissance. Son unique petite-fille épouse en 1478 Jean de Durfort, seigneur de Duras, lui apportant en dot le fief de Rauzan....
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Le donjon est le premier élément défensif construit dans le château. Il est tout d'abord utilisé comme habitation principale pour la famille seigneuriale. Puis, à partir de la construction du logis seigneurial au XIVème siècle, il est utilisé comme refuge lors des attaques.
Chaque étage, approximativement circulaire, est défendu par trois archères.
Au premier étage se trouve une grille, au centre de la pièce, qui permettait d’accéder au sous-sol, utilisé autrefois comme réserve de nourriture et d’ armes...
Afin de desservir les différents étages des logis, Bernard Angevin décide de construire la tour d’honneur. Ici le souci esthétique est très important : la porte d’entrée et ses sculptures de style gothique flamboyant, la main courante creusée dans la pierre, les larges marches d’escalier travaillées au niveau du noyau, et enfin la magnifique voûte en palmier située au dernier étage de l'escalier, plaisir personnel du maître d’œuvre ou de Bernard Angevin lui-même, dont on retrouve le blason au centre du tympan de la porte.
La haute cour était principalement réservée à la famille seigneuriale. A la fin du XIIIème siècle, seuls le donjon et l’enceinte avaient été construits, la cour était donc beaucoup plus vaste. La présence à l’époque de baraquements en bois n’est pas exclue. Puis, au XIVème siècle, des bâtiments, appelés "communs", furent construits tout le long du mur ouest. Ils accueillaient les parties nécessaires à la vie quotidienne du château.
La basse cour, aujourd'hui inexistante, se trouvait en amont de la barbacane. On y trouvait animaux de la ferme, potagers, et baraquements pour les artisans. Les paysans venaient s'y réfugier lors des attaques du château. Cependant, il ne fut attaqué qu'à deux reprises par les forces françaises, en particulier en 1377 par les armées dirigées par Bertrand Du Guesclin.
L’accès primitif se faisait par une porte en plein cintre au nord du logis. Les ouvertures que vous voyez en façade au rez-de-chaussée n’existaient pas, il n’y avait que 2 archères côté enceinte. La pièce n’était pas divisée en deux comme aujourd’hui, mais était unique et de gros piliers cylindriques supportaient un plancher.
Les ouvertures dans les étages étaient différentes : côté ouest (cour) des fenêtres gothiques, côté nord (tour d’honneur) des fenêtres en plein cintre. L'accès au donjon se faisait à l'aide d'une échelle qui menait à la porte située derrière les arcades, au premier étage de cette tour. Ainsi, en cas d'attaque, l'échelle pouvait être retirée pour faciliter le retranchement dans le donjon...